Autoportraits (2016 — en cours)

Je photographie des autoportraits dans différents paysages. Ce sont généralement des images montrant une représentation de moi-même, seule et centrée dans un paysage nordique, qui regarde droit devant elle. Ces photographies sont créées avec des outils analogiques : un appareil photo moyen format, de la pellicule 120 mm et un déclencheur à distance manuel avec fil. Ces images sont réalisées au gré de mes déplacements dans différentes régions du Québec. En effet, durant les cinq dernières années, j'ai intentionnellement vécu en mouvement, alternant de manière cyclique de lieux de vie entre Montréal, Natashquan, Baie-Comeau, l'Île d'Anticosti et Fermont.

Ma pratique de l’autoportrait vise à évoquer la narration fictive de l’être en mouvement. J’amplifie cette idée par l’autoportrait dans le paysage, dans l’errance, dans l’impermanence. La photographe dans l'image, dans l'espace, raconte un territoire qui évolue dans le naturel du paysage et de l'intime. J'incarne l'éparpillement volontaire dans l'espace et dans l'image.

Par quelles manifestations la présence et l’errance s’affectent-elles? Quelle est la nature des empreintes laissées par le mode de vie nomade? En quoi le sentiment d’identité est-il un mouvement, un processus où les conditions d’existence le changent et l’influent en simultanéité?

Certaines de ces oeuvres photographiques on été présentées dans l’exposition individuelle Être dans ce qui s'en va (La Virée de la Culture Côte-Nord à Baie-Comeau (CA), 2018), en couverture du roman Le fond des choses de Thomas Desaulniers-Brousseau (Herbes Rouges, 2021), en couverture de la publication The Northern Forest (Laboratoire international de recherche sur l'imaginaire du Nord, de l'hiver et de l'Arctique de l’Université du Québec à Montréal, Collection Isberg, 2022) et dans mon essai Un grand froid l’accompagne (Cigale, 2020).